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HISTOIRE

des tribus sauvages portent bien l’empreinte, si l’on veut, de l’état dans lequel elles vivaient ; mais ils sont clairs, uniformes, et peuvent sans avoir été régularisés par le grammairien, servir de véhicule à la précision de la logique, et à l’expression de toutes les passions. « Tous ceux qui ont été analysés, abondent en formules comme en combinaisons, en dérivés comme en composés. De même que toutes les plantes qui tirent leur sève de la terre, ont des racines et des vaisseaux capillaires, de l’écorce et des feuilles, de même chaque langue possède une organisation complète, embrassant les mêmes parties du discours. La raison et la parole existent partout liées ensemble d’une manière indissoluble. L’on n’a pas plus trouvé de peuple sans langue formée, que sans perception et sans mémoire. » (Bancroft).

Tous les hommes ont les organes de la voix formés de la même manière ; de là vient qu’ils sont susceptibles d’apprendre toutes les langues, les sons primitifs étant essentiellement semblables. Cela est si vrai que l’alphabet de notre langue peut servir à exprimer presque tous les sons de celles des Sauvages avec quelques légères variations comme celles-ci. Les Onneyouths changent l’r en l. Ils disent Lobert au lieu de Robert. Le reste des Iroquois rejette la lettre l, et tous, ils ne se servent