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DU CANADA.

l’autre deux pouvoirs qui doivent être indépendans[1].

D’abord les inconvéniens se firent peu sentir ; mais lorsque le pays commença à prendre de l’accroissement, qu’il fut gouverné par des hommes jaloux de leur autorité, et que les Indiens purent se procurer des spiritueux dans la Nouvelle-York et la Nouvelle-Angleterre, où ce négoce, malgré les défenses, n’éprouvait aucune entrave réelle, l’on découvrit la position anomale dans laquelle on s’était placé. L’obligation qu’on avait pour ainsi dire contractée envers le sanctuaire, se trouva mettre obstacle, dans l’opinion de quelques uns des administrateurs, au commerce de la colonie et au système d’alliance avec les Indigènes adopté par la France.

Quelques gouverneurs pour sortir d’embarras voulurent composer avec l’évêque, offrant de faire des réglemens pour arrêter les désor-

  1. Vide État présent de l’Église et de la colonie Française dans la Nouvelle-France, par M. l’Evêque de Québec, (St.Vallier) « Ils (les habitans de Port-Royal) me parurent sincèrement disposés à modérer, nonobstant leurs intérêts, le commerce de l’eau-de-vie avec les Sauvages si on le jugeait nécessaire, me conjurant même d’obtenir sur cela de nouvelles ordonnances, et de tenir la main à l’exécution de celles que le roi a déjà faites dans toute la colonie, pour ne pas retarder la conversion de tant de barbares, qui semblent n’avoir que ce seul obstacle à rompre pour devenir des parfaits chrétiens. »