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DISCOURS

colonies qui restent encore à la Grande-Bretagne dans ce continent, et par la perspective d’une révolution semblable à celle qui a frayé le chemin à l’indépendance de l’Union américaine.

S’il en était autrement, il faudrait croire que le cabinet de Londres a jugé d’avance la cause de la domination britannique dans cette partie du monde, et qu’il la regarde comme définitivement perdue. Mais l’on doit présumer qu’il y connait fort bien la situation des intérêts anglais ; qu’il a déjà jeté les yeux sur l’avenir, comme on peut l’inférer de quelques passages qui se trouvent dans le rapport de lord Durham sur le Canada, et qu’il désire enfin le dénoûment le moins préjudiciable à la nation. La Grande-Bretagne tient notre sort entre ses mains ; et selon que sa conduite sera juste et éclairée, ou rétrécie et tyrannique, ces belles et vastes provinces formeront, lorsque le temps en sera venu, une nation indépendante et une alliée utile et fidèle, ou elles tomberont dans l’orbite de la puissante république qui semble destinée à lui disputer l’empire des mers. Cette question mérite l’attention grave des hommes d’état métropolitains et coloniaux ; plusieurs peuples sont intéressés à sa solution.

Dans les observations ci-dessus, nous avons énoncé franchement et sans crainte nos vues