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PRÉLIMINAIRE.

Canada, qu’elles disaient n’avoir aidé à conquérir que pour l’intérêt et la gloire de l’Angleterre.

Les Canadiens appelés à défendre leurs institutions et leurs lois garanties par les traités et par ce même acte de 1774, que le congrès des provinces rebelles avait maladroitement « déclaré injuste, inconstitutionnel, très dangereux et subversif des droits américains, » se rangèrent sous le drapeau de leur nouvelle mère-patrie, qui profita ainsi plus tôt qu’elle ne l’avait pensé, de la sagesse de sa politique, politique sanctionnée depuis par le parlement impérial, en deux occasions solennelles, savoir : en 1791, en octroyant une charte constitutionnelle à cette province ; et, en 1828, en déclarant que « les Canadiens d’origine française ne devaient pas être inquiétés le moins du monde dans la jouissance de leurs lois, de leur religion et de leurs privilèges, tel que cela leur avait été assuré par des actes du parlement britannique. »

Si cette politique, qui a déjà sauvé deux fois le Canada, a été méconnue et répudiée par l’acte d’union, il n’est pas improbable que les événemens y fassent revenir, et qu’on s’aperçoive que les Canadiens, en s’anglifiant, ne deviennent rien moins qu’Anglais. Rien n’indique que l’avenir sera différent du passé ; et ce retour pourrait être commandé par le progrès des