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DU CANADA.

des hommes habitués au travail comme étant plus solides et plus résistables dans ce climat. L’on voit par ces lettres que le pays produisait alors plus de blé qu’il ne lui en fallait pour sa subsistance, car on y priait le gouvernement d’envoyer de l’argent au lieu de vivres pour au moins la moitié de l’approvisionnement des troupes, afin d’introduire du numéraire dans le pays, dont l’absence se faisait sentir dans toutes les transactions, et nuisait gravement au commerce, surtout depuis la chute du prix du castor causée par l’irruption des laines de Moscovie sur les marchés de France et ailleurs, où elles avaient pris en partie la place de cette pelleterie.

La population du Canada était à cette époque de 2000 à 2500 âmes, dispersée sur différens points, depuis Tadoussac jusqu’à Montréal,[1] dont 800 à Québec. L’on ignorerait de quelle manière s’étendaient les établissemens sur les bords du St.-Laurent, si les concessions des seigneuries ne venaient à notre secours, et n’indiquaient comment l’immigration prenait

  1. Boucher : — Histoire véritable et naturelle &c. de la Nouvelle-France. Journal des Jésuites : 2000 âmes. La mission de Beauport jusqu’au Cap-Tourmente en y comprenant l’île d’Orléans comptait en 1648, 200 âmes dont 140 adultes. Le P. Leclerc ; 2500 âmes.