Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
352
HISTOIRE

Les opinions sont partagées aujourd’hui non sur le droit, mais sur l’expédience d’assimiler l’organisation ecclésiastique du Canada à celle de l’Église en Europe. L’inamovibilité des curés et l’existence des chapitres ont été partout regardées comme une garantie de stabilité, et comme un frein contre les abus de pouvoir. « L’expérience a fait connaître, dit un auteur grave, combien l’état fixe d’un bénéficier chargé du soin des âmes était utile à l’Église, et combien au contraire une amovibilité purement arbitraire lui était préjudiciable. C’est d’après ces vues que les cardinaux préposés à l’explication du concile de Trente, décidèrent que nonobstant toute coutume, même immémoriale, les bénéfices-cures ne devaient se donner qu’à perpétuité. »

En Canada, il y aurait, suivant les uns, du danger à laisser à un seul homme, quelles que soient d’ailleurs ses lumières et sa sagesse, la direction d’une Église placée au milieu d’un continent presque tout protestant, sous un gouvernement protestant, en butte en outre à la propagande et aux jalousies des nombreuses sectes qui regardent la forte discipline de l’Église de Rome avec un œil de jalousie et de crainte. L’expérience a prouvé que les conseils composés d’hommes choisis, offrent, dans les affaires religieuses comme dans les