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HISTOIRE

avec les Indigènes, et à travailler à leur détacher les Iroquois.

M. de Tracy repassa en France l’année suivante (1667) après avoir mis la compagnie des Indes occidentales en possession des droits qui lui avaient été reconnus par l’arrêt du 8 avril 1666. Le gouvernement de cet actif vieillard, aidé de M. Talon, fut marqué par deux événemens qui eurent des conséquences heureuses pour la colonie, savoir : la conclusion de la paix avec la confédération iroquoise, qui laissa jouir le Canada pendant longtemps d’une profonde tranquillité, et lui permit de faire les découvertes les plus brillantes dans l’intérieur du continent, découvertes dont nous parlerons ailleurs ; et l’abolition du monopole que la nouvelle compagnie y avait organisé, et qui avait eu l’effet de nous placer dans la plus funeste servitude.

L’on avait formé à Paris le projet de franciser les Indiens, et M. Talon avait été chargé par la cour d’engager les missionnaires à entreprendre cette œuvre difficile, en instruisant les enfans dans la langue française, et en les façonnant à la manière de vivre des Européens. Toutes les tentatives échouèrent. Le marquis de Tracy fit à cet égard des représentations dont Colbert reconnut la sagesse, et l’on abandonna un projet qui ne présentait en effet que des dangers.