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DU CANADA.

chèrent une victoire que ceux-ci proclamaient déjà. Par le détail que Montécuculi nous a laissé de cette action, dans ses mémoires, on peut juger à combien peu tient souvent le sort des combats. Il avoue, en effet que, sans la valeur éprouvée des Français et de quelques régimens de l’empereur, qui permit d’opposer l’art et le courage aux efforts de la multitude, l’armée était prise en flanc sur les aîles, et la bataille infailliblement perdue. Les troupes françaises prirent quantité de drapeaux et onze pièces de canon. Les Turcs perdirent 8000 hommes tués ou noyés (Anquetil)[1].

Ce régiment dont descend une grande partie des Canadiens, avait pris part aussi à la guerre de la Fronde et aux sanglans combats d’Étampes et du faubourg St.-Antoine à Paris (1652), pour les royalistes ; de sorte que l’on pouvait compter sur l’attachement et sur la fidélité des colons qu’on tirerait de ses rangs. Plus tard Turenne le commanda encore à l’attaque d’Auxerre.

  1. La nouvelle de cette victoire causa une grande joie en France. On y frappa une médaille en mémoire de cet évènement. « On y voit la victoire : elle porte un voile semé de fleurs de Lys, tient une palme d’une main et une couronne de l’autre, et foule aux pieds un turban, des arcs et des flèches, avec cette légende : Germania Servata, et l’exergue, Turcis ad arabonam Casis ». — Brusen de la Martinière.