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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/400

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HISTOIRE

la Pennsylvanie. Ces deux nations restèrent en paix avec les Anglais jusque vers 1654. Leurs établissemens commençant alors à se toucher, des difficultés ne tardèrent pas à éclater entre elles. Les Anglais, qui convoitaient depuis longtemps la Nouvelle-Belgique, trouvèrent un prétexte en 1664 pour y envoyer des commissaires et des troupes, qui s’emparèrent de la colonie sans coup-férir, les Hollandais ayant à peine tiré l’épée pour se défendre. Plus amoureux de leur bien-être que sensibles à l’honneur national, ils acceptèrent volontiers un nouvel état de choses qui leur permettait du moins de commercer en paix. L’Angleterre acquit ainsi à peu de frais une belle province, en retour de laquelle elle céda la plantation de Surinam dans le voisinage de la Guyanne. C’est ainsi qu’elle devint notre voisine immédiate dans la vallée du St.-Laurent. M. de Courcelles, qui surveillait la conduite des Sauvages d’un œil vigilant, vit de suite le danger de la démarche des Iroquois. En effet, s’il permettait aux tribus des bords du St.-Laurent et des rivières qui s’y déchargent de porter leurs pelleteries ailleurs, le commerce du Canada, formé alors principalement de cette marchandise, se trouverait anéanti, et, ce qui était aussi essentiel, l’alliance de ces peuples gravement compromise. Il ne balança donc pas un instant à