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HISTOIRE

Quant à M. Perrot et à l’abbé Fénélon qui avaient été la cause principale de tout ce fracas, il paraît que leur affaire, qui avait divisé tout le pays, fut étouffée ; et que l’un alla reprendre son gouvernement et l’autre sa cure. La procédure qui les concernait resta probablement oubliée dans quelque coin du ministère des colonies.

À peine cependant cette difficulté fut-elle terminée qu’il s’en éleva d’autres qui ne finirent, celles-là, que par le rappel de M. de Frontenac et de l’intendant. Un esprit querelleur, rancuneux, intolérant, semblait s’être emparé de tout le monde.

L’éternelle question de la traite de l’eau-de-vie n’avait pas cessé d’agiter sourdement le pays sous l’administration de M. de Courcelles. Ce gouverneur ainsi que l’intendant, M. Talon, étaient favorables à ce négoce exercé parmi les Français seulement ; et même le dernier avait obtenu une lettre du ministère qui le rendait libre entre les colons. Mais l’évêque n’avait rien relâché de sa fermeté ; il avait continué son opposition par des mandemens et des excommunications tout en faisant entendre ses plaintes à la cour. Plus tard, c’est-à-dire à l’époque où nous sommes parvenus, le nouvel intendant, M. Duchesneau, qui s’était déjà brouillé avec le gouverneur, touchant la pré-