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DU CANADA.

membres en question, il en fut nommé d’autres spécialement pour continuer les procédures contre les accusés ; et après plusieurs séances, ne demandant pas mieux que de se débarrasser d’une affaire compliquée, ils firent droit sur les causes de récusation, et ordonnèrent que le tout serait soumis au roi pour sa décision, avec prière, en outre, à sa majesté de faire connaître si le conseil devait continuer d’être ou non présidé à l’avenir par le gouverneur général.

L’année suivante une réponse relative au dernier point fut donnée par Louis XIV dans la déclaration qui régla la question des préséances au conseil. La première et la seconde places y furent réservées au gouverneur et à l’évêque, et la troisième à l’intendant, mais avec la présidence puisqu’on lui en conférât les fonctions, quoiqu’il lui fût défendu d’en prendre le titre, comme pour ménager l’amour propre du comte de Frontenac. De ce moment M. de Pétrée, qui ne paraissait plus depuis longtemps au conseil, commença à y revenir. Dès que quelque nuage s’élevait entré lui et le gouverneur, il avait pour politique de s’abstenir d’assister aux séances de ce corps, où il se faisait remplacer par quelque prêtre vigilant. Aussi quand il commençait à s’absenter pouvait-on prédire en toute assurance quelque nouvel orage.