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HISTOIRE

à M. de Frontenac de convoquer une assemblée de vingt des principaux habitans de la colonie, afin d’avoir leur avis sur ce commerce et sur les conséquences qui en découlaient pour elle. Le résultat de leurs délibérations, favorable à la traite, fut envoyé à Paris. M. de Pétrée, dont cette décision éloignait plus que jamais la réalisation d’un projet qui avait fait l’occupation d’une partie de sa vie, passa exprès en France en 1678 pour en arrêter l’effet. Selon Charlevoix, le roi ayant voulu que l’archevêque de Paris et le P. de la Chaise, confesseur de sa majesté, donnassent leur jugement définitif ; l’un et l’autre après en avoir conféré avec l’évêque de Québec, avaient jugé que la traite de l’eau-de-vie dans les bourgades indiennes devait être défendue sous les peines les plus rigoureuses ; et une ordonnance avait été décrétée pour appuyer ce jugement. Suivant une autre version, celle de l’auteur des mémoires sur la vie de M. de Laval, la cour fatiguée de cette lutte entre l’autorité civile et l’autorité ecclésiastique, aurait reçu le prélat canadien avec beaucoup de froideur ; et après deux ans de vaines sollicitations et de déboires, celui-ci aurait été obligé de revenir dans ce pays sans avoir presque rien obtenu. Le fait est que l’évêque réussit en partie dans ses prétentions, et que