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DU CANADA.

mençait à porter ses fruits ; le commerce se ravivait, l’immigration devenait plus considérable, et les Indigènes craignaient et respectaient partout la puissance française. L’on a vu ailleurs les motifs qui avaient engagé le gouvernement canadien à envoyer Perrot chez les nations du Couchant ; que ce célèbre voyageur fut premier Européen qui se soit rendu jusqu’au fond du lac Michigan, chez les Miâmis, et que des députés de toutes les nations des sources du Mississipi, de la rivière Rouge et du St-Laurent, s’étaient rendus à son appel au Sault-Ste.-Marie. De découverte en découverte, l’on s’était depuis le traité conclu en cet endroit avec les Indiens, avancé de plus en plus dans l’Occident, et le temps était arrivé où l’on allait résoudre le problême de l’existence du fleuve Mississipi et de la direction de son cours. Il paraissait certain que ce fleuve, s’il était aussi grand que le faisaient les naturels, ne coulait ni vers l’est, ni vers le nord, et qu’il fallait qu’il se jetât dans la baie du Mexique ou dans la mer Pacifique. La solution de ce problême allait mettre celui qui la trouverait à la tête des plus célèbres voyageurs qui avaient fait des découvertes dans l’intérieur de ce continent. Talon lui-même se faisait un orgueil d’encourager une entreprise dont le succès non seulement retournerait à sa gloire et à celle