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HISTOIRE



CHAPITRE III.




LE MASSACRE DE LACHINE.



1682–1689.

Administration de M. de la Barre : caractère de ce gouverneur ; il se laisse prévenir contre les partisans de M. de Frontenac, et particulièrement contre la Salle. La guerre étant imminente, il convoque une assemblée des notables ; leurs cahiers ; l’on demande des colons au roi. — Louis XIV, qui force par la révocation de l’édit de Nantes 500,000 Huguenots à s’expatrier, n’a que 200 hommes à envoyer au Canada. — Dongan, gouverneur de la Nouvelle-York, malgré les ordres de sa cour, excite les Iroquois à la guerre. — La Barre s’en laisse imposer par les barbares qui le trompent, et qui lèvent enfin le masque en attaquant le fort de Crèvecœur aux Illinois. — Maladresse de Dongan qui veut réunir tous les cantons contre les Français. — Le gouverneur part de Montréal avec une armée pour attaquer les Iroquois ; lenteur et désordre de sa marche ; il arrive à la baie de la Famine (lac Ontario) ; disette dans le camp ; paix honteuse avec l’ennemi. — M. de la Barre est rappelé et remplacé par le marquis de Denonville dont l’administration est encore plus malheureuse que celle de son prédécesseur. — Il veut exclure les traitans anglais et les chasseurs iroquois de la rive gauche du St.-Laurent et des lacs. — Dongan rassemble les chefs des cantons à Albany et les engage à reprendre les armes. — M. Denonville, instruit de ces menées par le P. Lamberville, se décide à les prévenir. — Sous prétexte d’une conférence, il attire plusieurs chefs de ces tribus en Canada, les saisit et les envoye chargés de fers en France. — Noble conduite des Onnontagués envers le P. Lamberville, instrument innocent de cette trahison. — On attaque les Tsonnonthouans avec 2700 hommes ; ils tendent une ambuscade ; l’on réduit tous leurs villages en cendres. — On ne profite point de la victoire. — Fondation de Niagara. — Pourparlers inutiles pour la paix ; perfidies profondément ourdies de le Rat, chef huron, pour rompre les négociations : la guerre continue. — Le chevalier de Callières propose la conquête de la Nouvelle-York. — Calme trompeur dans la colonie : massacre de Lachine le 24 août (1689). Ineptie du gouverneur ; il est révoqué. — Guerre entre la France et l’Angleterre. — M. de Frontenac revient en Canada ; il tire le pays de l’abime, et le rend par ses talens et par sa vigueur bientôt victorieux de tous ses ennemis.