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HISTOIRE

fois une exécution prompte et de la décision. Cette inégalité dans la force de son intelligence était encore accrue par l’âge. Les rênes du gouvernement canadien, à l’entrée d’une guerre qu’on s’attendait à voir éclater d’un jour à l’autre, étaient donc tombées dans des mains incapables de porter un si pesant fardeau. L’on va voir bientôt quel fut le fruit de cette faiblesse de l’administration du gouvernement.

M. de la Barre, après avoir passé les affaires du pays en revue, sentit toutes les difficultés de sa position, sur laquelle il ne s’aveugla pas. Suivant un usage de la mère-patrie dans les circonstances critiques, il convoqua une assemblée des notables pour prendre leur avis sur ce qu’il y avait à faire. L’intendant, l’évêque, plusieurs membres du conseil supérieur, les chefs des juridictions subalternes, le supérieur du séminaire et celui des missions, y furent conviés avec les principaux officiers des troupes. Il paraît qu’il n’y fut point appelé de citoyens non liés au gouvernement. Dans le régime du temps, l’on donnait à une pareille réunion un titre qu’elle n’aurait sans doute pas comporté sous un gouvernement libre.

Cette assemblée de notables exposa au gouverneur la situation du Canada dans un rapport qui fut immédiatement envoyé à Paris. Elle disait que la Nouvelle-York voulant attirer