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DU CANADA.

un projet qui demandait pardessus tout de l’énergie et de la promptitude.

Pendant qu’on passait son temps à faire des suggestions, et à parler au lieu d’agir, les traitans anglais, attirés à Niagara et jusqu’à Michilimackinac, travaillaient avec ardeur à détacher des Français les Sauvages de ces contrées. Le marquis de Denonville, pour exclure ces traitans, et maîtriser les Iroquois, proposa en 1086 au ministère de bâtir un fort en pierre à Niagara, capable de contenir quatre à cinq cents hommes. Ce fort à la tête du lac Ontario, avec celui de Frontenac au pied, en face des cinq nations, devait rendre le Canada maître des lacs en temps de guerre comme en temps de paix, et placer les Iroquois à sa discrétion pour la chasse et la traite qu’ils faisaient au nord du St.-Laurent, leur propre pays étant épuisé de gibier. Cette exclusion aurait entraîné une perte de quatre cent mille francs pour la Nouvelle-York tous les ans. Quoique ce projet fût ajourné, le colonel Dongan n’en fut pas plutôt instruit qu’il protesta contre les grands approvisionnemens que l’on faisait à Catarocoui, et contre la construction d’un fort à Niagara qu’il prétendait être dans les limites de la Nouvelle-York. Le gouverneur français répondit à toutes ces protestations, et observa, quant au dernier point, que l’Angleterre était mal fondée