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HISTOIRE

et continua seul sa route avec la Dauphine, ayant à bord 50 Hommes d’équipage. Après 60 jours de traversée, il atteignit une terre peu élevée qu’il côtoya l’espace d’environ 50 lieues en se dirigeant vers le sud. Ne trouvant point de havre, il vira de bord, et vint jeter l’ancre en pleine mer devant une côte droite et régulière, par les 34 degrés de latitude nord, ou à peu près. Les Indigènes, comme ceux de San Salvador, accoururent sur le rivage, et manifestèrent, à la vue des Européens et de leur vaisseau, autant de surprise que d’admiration. Il croissait dans leur pays des palmiers, des cyprès d’une grande hauteur, des lauriers, et plusieurs sortes d’arbres inconnus en Europe, qui répandaient un doux parfum sur la mer.

Déployant de nouveau ses voiles, le navigateur français s’éleva au nord jusqu’aux terres découvertes, dit-il, au temps passé par les Bretons, sous le 50e degré de latitude.[1]

Le roi fut si content du rapport qu’il lui fit à son retour en France, qu’il lui donna ordre de préparer une nouvelle expédition. Ce célèbre et infortuné voyageur repartit, suivant l’ordre

  1. Charlevoix et l’Escarbot ne s’accordent pas sur l’étendue de pays côtoyée par Verrazani ; mais sa relation est, ce semble, assez claire : la Floride et Terreneuve sont les deux points extrêmes de sa course.