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DU CANADA.

de son maître, et l’on n’a plus entendu parler de lui depuis.

Le sort funeste de cette expédition interrompit le projet qu’on avait formé d’aller profiter des immenses territoires que le hasard venait de livrer à l’entreprise et à la cupidité européenne au-delà des mers. D’ailleurs, la nation étant encore moins maritime que commerçante, l’on ne pensait pas en France qu’il fût de quelque utilité d’avoir des possessions dans les régions éloignées.

Une autre circonstance qui entrava longtemps la fondation des colonies, c’est l’état agité de la France dans ce siècle. Cet état, on ne peut mieux le peindre, qu’en empruntant les paroles philosophiques de l’historien des deux Indes : « Des troubles intérieurs, dit-il, la détournaient (la France) encore plus des grands objets d’un commerce étendu et éloigné, et de l’idée d’aller chercher des royaumes dans les deux Indes.

« L’autorité des rois n’était pas formellement contestée. Mais on lui résistait, on l’éludait. Le gouvernement féodal avait laissé des traces ; et plusieurs de ses abus subsistaient encore. Le prince était sans cesse occupé à contenir une noblesse inquiète et puissante. La plupart des provinces qui composaient la monarchie, se gouvernaient par des lois et des formes différentes. La machine du gouverne-