Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
DU CANADA.

que ceux qui l’ont vu une fois oublient la majesté de cette scène et l’impression qu’ils en ont reçue. Un promontoire abrupte de 350 pieds de hauteur, couronné d’une citadelle imprenable (le Gibraltar du Nouveau-Monde) et entouré de fortes murailles sur lesquelles flotte tous les jours la bannière britannique ; les clochers des cathédrales et des autres églises dont la couverture en fer blanc étincelle au soleil ; la résidence des vice-rois soutenue par de solides contreforts et suspendue au bord du précipice ; les maisons et les magasins qui se pressent dans la basse-ville ; le nombre de navires qui couvrent la rade, ou gisent le long des quais ; les bateaux-à-vapeur qui sillonnent le port dans tous les sens ; des multitudes d’embarcations de toutes les formes ; des vaisseaux en construction, ou qu’on lance dans les ondes ; la cataracte de Montmorency dont l’eau se précipite écumante d’une hauteur de 220 pieds dans le St.-Laurent ; les églises, les maisons, les champs et les bois de Beauport et de Charles-bourg derrière lesquels s’élèvent les montagnes qui bordent l’horison ; la côte escarpée et les clochers du village de St.-Joseph, et au pied les tentes et les canots d’écorce éparpillés sur le rivage ; d’immenses radeaux de bois descendant sur le noble fleuve et venant des forêts des Outaouais ; tout cela peut donner une idée du pano-