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HISTOIRE

sieurs gentilshommes. Le hasard fit que les deux escadres se rencontrèrent à St.-Jean de Terreneuve ; mais Cartier, pour des motifs que nous ne connaissons pas, ne voulut point retourner sur ses pas et suivre le gouverneur, qui n’arriva au Cap-Rouge que vers le milieu de l’été. Cartier avait nommé ce lieu Charlesbourg-Royal, celui-ci le nomma France-Roy.

Il fit aussitôt commencer de grands travaux pour mettre les colons à l’abri des injures de l’air et des attaques des Indigènes.[1] Dans l’automne, il renvoya deux de ses vaisseaux en France, pour informer le roi de son débarquement et demander des secours de vivres pour l’année suivante.

  1. — « Le général susdit, aussitôt son arrivée, fit bâtir un joli fort, proche et un peu à l’ouest du Canada (Québec sans doute), lequel était beau à voir, et d’une grande force, sur une haute montagne, dans lequel il y avait deux corps de logis, une grosse tour, et une autre de la longueur de 40 ou 50 pieds, où il y avait diverses chambres, une salle, une cuisine, des chambres d’office, de celliers haut et bas, et proche d’iceux il y avait un four et des moulins, aussi un poêle pour y chauffer les gens, et un puits au devant de la maison. Le bâtiment était situé sur la grande rivière du Canada, appelée France-Prime par M. de Roberval. Il y avait aussi au pied de la montagne un autre logement, dont partie formait une tour à deux étages, avec deux corps de logis, où l’on gardait toutes les provisions et tout ce que nous avions apporté ; et près de cette tour il y a une autre petite rivière. Dans ces deux endroits, tant en bas qu’en haut, furent logés les gens du commun. » Voyage de Roberval.