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HISTOIRE

dissaient le cercle de leur navigation. C’était à eux que l’on devait cette pêche qu’ils avaient créée à une époque reculée, et qui augmentait d’une manière si considérable l’industrie française. Ils l’avaient d’abord commencée sur le grand banc de Terreneuve ; ils l’étendirent graduellement sur les côtes voisines et dans le golfe et le fleuve St.-Laurent. En 1578, cent cinquante navires français vinrent à Terreneuve. Un autre négoce non moins profitable qui s’était établi avec les Indigènes des côtes, est celui des pelleteries, lequel se faisait avec une grande facilité et avec avantage pour la France. Les trafiquans de fourrures furent attirés à la recherche de cette marchandise, le long d’une grande partie des rivages de l’Amérique du nord, et dans les rivières qui tombent dans la mer. Ils remontaient le fleuve St.-Laurent jusqu’au-dessus de Québec, côtoyaient les îles du golfe et des environs, et les pays voisins. C’est à ce commerce enfin que sont dûs en grande partie les premiers établissemens que l’on va voir bientôt se former au Canada et dans l’Acadie.

Jacques Noël et Châton, neveux et héritiers de Cartier, avaient continué ses entreprises, et s’étaient livrés au commerce des pelleteries qui rendait de grands bénéfices ; ils excitèrent à tel point la jalousie des autres traitans, que