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HISTOIRE

pavillon. Le Dehring, auquel on donna la chasse, réussit à se sauver, ayant moins souffert dans sa voilure que le redoutable vainqueur. Cette victoire donna la baie d’Hudson aux Français.

M. d’Iberville retourna devant le fort Nelson. Dans la nuit une furieuse tempête, s’éleva, accompagnée d’une neige épaisse, et malgré tout ce qu’il put faire, et il était réputé l’un des plus habiles manœuvriers de la marine française, le Pélican fut jeté à la côte avec sa prise vers minuit, et s’emplit d’eau presque jusqu’à la batterie supérieure. Son chef ne cessa pas dans cette circonstance critique de donner ses ordres avec calme ; et comme c’était à l’époque de l’année où le soleil, dans cette latitude, descend à peine au-dessous de l’horison et qu’il se couche et se lève presqu’en même temps, la clarté empêcha que, malgré le grand nombre de blessés et de malades qu’il y avait à bord, personne ne périt alors.

Le lendemain le calme s’étant rétabli, l’équipage put gagner la terre ; les malades furent transportés dans des canots et sur des radeaux ; il y avait deux lieues pour atteindre le rivage ; 19 soldats moururent de froid pendant cette longue opération. Comme l’on était resté sans vivre après le naufrage, et qu’on ignorait ce qu’étaient devenus les autres vais-