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HISTOIRE

lui, il avait à peine cinq mille hommes capables de porter les armes[1] à opposer : la providence le sauva.

La prise de Port-Royal avait fait une sensation pénible et profonde en Canada, non pas à cause de la chute de ce poste, qui était réellement de peu de chose en lui-même ; mais à cause de la faiblesse ou de l’apathie que montrait la France, et de la détermination où les colonies anglo-américaines paraissaient être de faire tous les sacrifices pour renverser sa puissance dans ce continent. Cependant lorsque les Canadiens virent, d’un côté, une flotte ennemie entrer dans leur fleuve, et, de l’autre, une armée s’avancer sur le lac Champlain, ils ne s’abandonnèrent pas à des pensées d’abattement ; ils songèrent qu’ils avaient eux-mêmes envahi plus d’une fois le pays de ceux qui venaient les attaquer à leur tour, qu’ils les avaient vu fuir devant eux dans la Nouvelle-York et dans la Nouvelle-Angleterre, à Terreneuve et dans la baie d’Hudson. Leur ancienne énergie reprit son empire, et à la voix du gouverneur tout le monde courut aux armes.

  1. Voir la liste des vaisseaux de guerre dans l’Appendice du Journal of the Canada Expedition par l’amiral Walker. Ces Annales américaines se trompent en disant 68.