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HISTOIRE

CHAPITRE III.




COLONISATION DU CAP-BRETON.



1713-1744.

Motifs qui engagent le gouvernement à établir le Cap-Breton. — Description de cette île à laquelle on donne le nom d’Île-Royale. — La nouvelle colonie excite la jalousie des Anglais. — Projet de l’intendant, M. Raudot, et de son fils pour en faire l’entrepôt général de la Nouvelle-France, en 1706. — Fondation de Louisbourg par M. de Costa Bella. — Comment la France se propose de peupler l’île. — La principale industrie des habitans est la pêche. — Commerce qu’ils font. — M. de St.-Ovide remplace M. de Costa Bella. — Les habitans de l’Acadie, maltraités par leurs gouverneurs et travaillés par les intrigues des Français, menacent d’émigrer à l’Île-Royale. — Le comte de St.-Pierre forme une compagnie à Paris en 1719, pour établir l’île St.-Jean voisine du Cap-Breton ; le roi concède en outre à cette compagnie les îles Miscou et de la Magdeleine. L’entreprise échoue par les divisions des associés.


Le traité d’Utrecht arracha des mains débiles et mourantes de Louis XIV les portes du Canada, l’Acadie et l’île de Terreneuve. De ce traité trop fameux date le déclin de la monarchie française, qui marcha dès lors précipitamment vers l’abîme de 1792. La nation humiliée parut cependant vouloir faire un dernier effort, pour reprendre en Amérique la position avantageuse qu’elle venait de perdre, et elle projeta un système colonial plus vaste encore que celui qui existait avant la guerre, et dont l’heureuse terminaison de la découverte du Mississipi, favorisa l’exécution. En cela le peuple