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HISTOIRE

solvable. Il est difficile de trouver un remède à cet inconvénient, car enfin il faut que le prêteur ait ses sûretés, et que l’intérêt de la somme prêtée soit d’autant plus grand que les sûretés sont moindres. »

Le fondateur du Cap-Breton fut remplacé par M. de St.-Ovide. En 1720, l’Angleterre nomma pour gouverneur de l’Acadie et de Terreneuve, M. Philippe Richard, qui fut bien étonné en arrivant dans son gouvernement de trouver les anciens habitans français en possession de leur langue, de leur religion et de leurs lois, et en communication journalière avec l’Île-Royale comme s’ils eussent encore été soumis à la couronne de France ; il voulut prendre sur le champ des mesures pour leur anglification en masse, croyant que les choses avaient assez changé pour lui permettre d’exécuter ce projet sans danger. Il commença d’abord par leur interdire tout commerce avec l’Île-Royale ; il leur fit ensuite signifier qu’il leur donnait quatre mois pour prêter le serment d’allégeance. M. de St.-Ovide était informé de tout ce qui se passait ; il se hâta de faire avertir les habitans que s’ils consentaient à ce qu’on exigeait d’eux, qu’on les priverait bientôt de la liberté de professer leur religion, et que leurs enfans abandonneraient celle de leurs pères ; que les Anglais les traiteraient comme des es-