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DU CANADA.

était resté vaguement dans l’opinion des peuples que ces contrées renfermaient des trésors immenses. Personne ne désignait le lieu précis où ces richesses pouvaient être ; mais cette ignorance même servait d’encouragement à l’exagération. Si l’enthousiasme se refroidissait par intervalle, ce n’était que pour occuper plus vivement les esprits quelque temps après. Cette disposition générale à une crédulité avide, pouvait devenir un merveilleux instrument dans des mains habiles ».

Law sut mettre ces vagues croyances à profit. Ce financier avait commencé ses opérations en établissant avec la permission du régent en 1716 une banque avec un capital de 1200 actions de mille écus chacune. La nouvelle institution dans ces sages limites, augmenta le crédit et fit un grand bien, car elle pouvait faire face à ses obligations facilement ; mais on avait toujours les yeux tournés vers la Louisiane, et c’est là où l’on devait trouver l’or pour payer les dettes de l’État. En 1717 la compagnie d’Occident fut rétablie par Law ; on lui céda immédiatement la Louisiane et on l’unit à la banque ; on donna encore à cette association la ferme du tabac et le commerce du Sénégal. Dans la supposition du succès, elle devait dégénérer en un affreux monopole. Mais à cette époque on était incapable de juger