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HISTOIRE

rens usages. Cette pêche se faisait dans le fleuve et le golfe St.-Laurent et sur la côte du Labrador, où le gouvernement affermait à des particuliers pour un certain nombre d’années des portions de grève, des îles ou des côtes[1]. Il fut établi jusqu’à 14 pêches au marsouin en bas de Québec en 1722 (Documens de Paris). L’on exportait dans les dernières années une grande quantité d’huile en France, ainsi que des salaisons de harengs et d’autres poissons. Les bois auraient dû former aussi un objet fort considérable, mais ce commerce ne prit jamais un grand développement, et quoique la construction des navires fût encouragée par le roi, on n’en faisait qu’un petit nombre. Louis XV offrit une gratification de 500 francs par vaisseau de 200 tonneaux ; 150 francs par bateau de 30 à 60 tonneaux, vendus en France ou dans les Îles (Documens de Paris), et il fit établir des ateliers de construction à Québec, garnis des ouvriers nécessaires pour bâtir des bâtimens pour sa marine.

L’on reprochait aux navires canadiens de coûter beaucoup plus que ceux qui étaient faits en France, et de durer moins longtemps, attendu que le chêne dont on se servait était tiré

  1. Il afferma la baie des Esquimaux à la veuve Fournel en 1749, la Labrador à M. d’Aillebout en 1753.