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DU CANADA.

surprise. Les principales familles s’étaient déjà enfuies à Boston avec leurs effets les plus précieux, et il paraît que dans le premier moment, elle n’aurait pu résister à un assaut. Il y aurait trouvé le P. Laloutre qui l’investissait avec 300 Indiens du Cap de Sable et de St.-Jean, accourus pour l’aider à faire cette conquête. Mais ce délai ayant donné le temps aux assiégés de recevoir des renforts, les Sauvages furent obligés de se retirer.

Cependant les corsaires, après avoir désolé la marine marchande anglaise, infestaient maintenant les côtes de Terreneuve, incommodaient les petites colonies qui y étaient dispersées, et menaçaient même Plaisance malgré ses fortifications et ses troupes. La nouvelle de l’irruption des Français en Acadie et des déprédations de leurs corsaires à Terreneuve arriva presqu’en même temps à Boston que celle de la rupture de la paix. Toutes les colonies furent dans l’alarme pour leurs frontières. Elles levèrent immédiatement des troupes pour garder leurs postes avancés du côté du Canada ou en augmenter les garnisons ; et le Massachusetts fit à lui seul élever une chaîne de forts de la rivière Connecticut aux limites de la Nouvelle-York. Mais tandis qu’elles s’empressaient de prendre les mesures de sûreté que semblait commander la première