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DU CANADA.

gagner entièrement à la France. La milice n’avait pas échappé non plus à son attention, et dès son arrivée dans le pays, il avait envoyé le chevalier Péan pour en faire la revue paroisse par paroisse, et pour en lever des rôles exacts ; elle pouvait former alors une force de 12,000 hommes.

C’est au milieu de ces importantes occupations, et des efforts qu’il faisait pour donner quelqu’espèce de solidité aux frontières du Canada, qu’il vit arriver à la fin du mois d’août 1749, le marquis de la Jonquière, qui venait pour le relever en vertu de sa première commission. Cet amiral avait été nommé gouverneur du Canada au temps de l’expédition du duc d’Anville, mais ayant ensuite été fait prisonnier au combat naval du Cap-Finistère, il n’avait recouvré la liberté qu’à la paix. M. de la Galissonnière lui communiqua tous les renseignemens qu’il avait pu recueillir sur le Canada ; il lui dévoila ses plans et ses vues ; il lui fit part enfin avec une noble et patriotique franchise de tout ce qu’il croyait nécessaire pour la sûreté et la conservation de ce pays, auquel, de retour en France, il ne cessa point de s’intéresser avec le même zèle et la même vigilance. Il proposa au ministère en arrivant à Paris d’y envoyer 10,000 paysans, pour peupler les bords des lacs et le haut du St.-Laurent et du Mississipi. À la fin de 1750, il lui adressa