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DU CANADA.

et de sortir de la péninsule acadienne, où ils avaient déjà 15 à 16 cents hommes de troupes.[1]

La guerre devenait de plus en plus imminente. La milice canadienne fut organisée et exercée ; on augmenta les fortifications de Beauséjour ; on achemina des troupes sur l’Ohio, où M. Bigot voulait que l’on envoyât 2,000 hommes, bâtit trois forts et plusieurs magasins d’entrepôt,[2] précautions qu’il jugeait nécessaires pour s’assurer la possession de cette contrée. Ces troupes se mirent en route en 1753 sous les ordres de M. Péan. Les Anglais en faisaient autant de leur côté. Les Indigènes sollicités par les deux partis ne savaient que faire ; ils étaient surpris, troublés de voir arriver de toutes parts des soldats, de l’artillerie, des munitions de toute espèce, au milieu de leurs forêts jusque-là silencieuses. Les forts de la Presqu’Isle et Machaux s’élevèrent successivement du lac Érié en gagnant la rivière Ohio. M. Legardeur de St.-Pierre qui y commandait, fut notifié de se retirer par le gouverneur anglais de la Virginie, qui acheminait alors des troupes sur les Apalaches. M. de Contrecœur qui avait remplacé M. de St.-Pierre, s’avança à son tour avec 5 où 6

  1. Mémoire sur les affaires du Canada, etc.
  2. Lettre au ministre du 26 octobre 1752.