fond et obscur, lorsque des Sauvages qui rôdaient le découvrirent et en informèrent le colonel Washington, qui arrivait dans le voisinage avec ses troupes. Celui-ci marcha toute la nuit pour le cerner, et le lendemain au point du jour il l’attaqua avec précipitation marchant comme à une surprise à la tête de son détachement. Jumonville fut tué avec neuf hommes de sa suite. Les Français prétendent que ce député fit signe qu’il était porteur d’une lettre de son commandant ; que le feu cessa et que ce ne fut qu’après que l’on eût commencé la lecture de la sommation que les assaillans se remirent à tirer. Washington affirme qu’il était à la tête de la marche, et qu’aussitôt que les Français le virent, ils coururent à leurs armes sans appeler, ce qu’il aurait dû entendre s’ils l’avaient fait. Il est probable qu’il y a du vrai dans les deux versions ; l’attaque fut si précipitée qu’il dût s’ensuivre une confusion qui ne permit pas de rien démêler ; mais s’il n’y a pas eu d’assassinat, on se demandera toujours pourquoi Washington avec des forces si supérieures à celles de Jumonville, montra une si grande ardeur pour le surprendre au point du jour comme si c’eût été un ennemi fort à craindre ? Ce n’était point certainement avec 30 hommes qu’il était en état d’accepter le combat. Quoiqu’il en soit, cet événement
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