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HISTOIRE

chez eux les habitans qui avaient pris les armes à la première alarme, lorsqu’il reçut coup sur coup plusieurs lettres du major Provot, qui commandait par intérim dans la capitale, dont une lui annonçait le départ de la flotte de Boston, suivant la nouvelle apportée par un Indien venu de la baie de Fondy par terre en douze jours, et les autres, l’arrivée de cette flotte et ses progrès dans le fleuve. Il partit immédiatement et envoya en chemin l’ordre aux gouverneurs de Montréal et des Trois-Rivières, MM. de Callières et de Ramesay, de descendre à marches forcées avec toutes leurs troupes, à la réserve de quelques compagnies qui seraient laissées pour garder Montréal, et de se faire suivre par tous les habitans qu’ils pourraient rassembler sur leur route. Il arriva lui-même dans la capitale, dans la soirée du 14 après avoir failli périr dans la fragile embarcation qu’il avait choisie pour descendre plus rapidement le fleuve. L’ennemi était déjà au pied de l’île d’Orléans. C’était presqu’une surprise.

Heureusement, le major Provot était un officier très intelligent. Dans l’espace de cinq jours il avait fait travailler avec tant d’activité aux défenses de la ville qu’il l’avait mise à l’abri d’un coup de main. Le gouverneur satisfait n’eut qu’à faire ajouter quelques re-