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DU CANADA.

C’était pour encourager les Iroquois à faire des déprédations en Canada, et empêcher toute alliance avec lui, que le major Schuyler de la Nouvelle-York se mit, en 1691, à la tête d’un corps de troupes et d’indiens pour faire une pointe sur Montréal[1]. Cet officier, qui joignait une grande activité à beaucoup de bravoure, surprit, dans la nuit du 10 août, le camp de 700 à 800 hommes que le gouverneur avait fait assembler sous le fort de la Prairie de la Magdeleine, à la première nouvelle de la marche des ennemis. Se glissant le long de la hauteur sur laquelle était le fort à trente pas du fleuve, Schuyler pénétra jusque dans le quartier des milices, sur la gauche, qu’il trouva dégarni et s’y logea. L’alarme fut aussitôt répandue ; M. de Saint-Cyrque, qui commandait en l’absence de M. de Callières, malade, marcha sur le champ à lui. Schuyler opposa une vive résistance ; mais lorsqu’il se vit sur le point d’avoir toutes les troupes françaises sur les bras, il opéra sa retraite vers la rivière Richelieu en bon ordre et avec peu de perte.

À deux lieues de là, il se trouva tout à coup

  1. Un document intitulé "A modest and true relation etc." dans la collection des documens de Londres de M. Brodhead, n’en porte le nombre qu’à 266 dont 146 Sauvages, et dit qu’on ne perdit que 37 hommes dans l’expédition. Mais ce rapport est évidemment inexact.