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HISTOIRE

fuir les habitants qui y étaient restés, d’abord derrière les remparts du côté des faubourgs, et ensuite dans les campagnes. On retira les poudres, et une partie de la garnison s’organisa en sapeurs-pompiers pour éteindre les incendies. Dans l’espace d’un mois les plus belles maisons de la ville avec la cathédrale devinrent la proie des flammes. La basse-ville fut entièrement incendiée dans la nuit du 8 au 9 août. La plus grande et la plus riche portion de Québec n’était plus qu’un monceau de ruines, et quantité de citoyens riches auparavant se trouvèrent réduits à l’indigence. Bon nombre de personnes furent tuées. Le canon des remparts était inutile. La distance, plus d’un mille, par-dessus le fleuve, était trop grande pour qu’il pût incommoder les batteries anglaises, invisibles à l’œil nu au travers des bois et des broussailles qui les masquaient.

Après avoir détruit la ville, le général Wolfe se rejeta sur les campagnes. Il fit brûler toutes les paroisses depuis l’Ange-Gardien au levant du sault Montmorency jusqu’aux montagnes du cap Tourmente et couper les arbres fruitiers. Il fit subir le même sort à la Malbaie, à la baie St.-Paul, et aux paroisses St.-Nicolas et Ste.-Croix sur la rive droite du St.-Laurent, à quelques lieues au-dessus de Québec. L’île d’Orléans fut également incendiée d’un bout