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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/179

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DU CANADA

à l’autre. On choisissait la nuit pour commettre ces ravages, que l’on portait ainsi sur les deux rives de ce grand fleuve partout où l’on pouvait mettre le pied, enlevant les femmes et les enfans, les vivres et les bestiaux. Plus la saison avançait plus on se livrait à cette guerre de brigandages par vengeance des échecs qu’on éprouvait et pour effrayer la population. Un détachement de 300 hommes sous des ordres du capitaine Montgomery, envoyé à St.-Joachim où quelques habitans se mirent en défense, y commit les plus grandes cruautés.[1] Du camp de Beauport l’on apercevait à la fois les embrasemens de la côte de Beaupré, de l’île d’Orléans et d’une partie de la rive droite du fleuve.

Ces dévastations, dans lesquelles plus de 1,400 maisons furent incendiées dans les campagnes[2] n’avançaient pas cependant le but de

  1. " There were several of the ennemy killed and wounded, and a few prisonners taken, all of whom the barbarous Capt. Montgomery who commanded us, ordered to be butchered in a most inhuman and cruel manner," &c. — " Manuscript Journal relating to the operations before Quebec in 1759, kept by Colonel Malcolm Fraser, then lieutenant of the 78th (Fraser’s Highlanders).
  2. " We burned and destroyed upwards of 1,400 fine farm houses, for we during the siege were masters of a great part of their country along shore, and parties were almost continually kept out ravaging the country ; so that ’tis tho’t it will take them half a century to recover the damage. " — A journal of the expedition up the river St.-Laurence, &c., publié dans le New-York Mercury du 31 décembre 1759. Et cependant un écrivain du temps, parlant de la conduite de M. de Con-