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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/197

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DU CANADA

un corps considérable de sauvages sous les ordres de sir William Johnson. Il laissa à Oswégo, en passant, le colonel Haldimand pour y bâtir un fort, s’embarqua sur le lac Ontario le 1 juillet et vint débarquer à 6 milles de Niagara sans en être aperçu.

Ce fort, bâti sur une pointe de terre étroite, était facile à investir. Le commandant Pouchot venait de finir les remparts ; mais les batteries des bastions qui étaient à barbette, n’étaient pas encore achevées. Il les forma de tonneaux remplis de terre. Il renforça par des blindages une grande maison du côté du lac pour y établir des hôpitaux ; et couvrit par d’autres ouvrages les magasins à poudre. La garnison était composée d’un peu moins de 500 hommes.[1] Aussitôt qu’il se fût assuré de la présence de l’ennemi, il expédia un courrier pour ordonner à Chabert au fort du Portage, à de Ligneris au fort Machault et aux autres commandans du Détroit et des postes de la Presqu’île, Venango et Le Bœuf, de se replier sur Niagara avec ce qu’ils auraient de Français et de sauvages. On abandonnait encore ainsi une autre vaste étendue de territoire et l’un des plus beaux pays du monde. Chabert brûla son fort et atteignit Niagara le 10

  1. Mémoires sur la dernière guerre de l’Amérique septentrionale, etc., par Pouchot, 1771.