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HISTOIRE

mencer qu’il eût réuni toutes ses forces, et qu’il marchait lui-même à son secours avec les troupes qu’il avait laissées pour la garde du camp. Soit par suite de la division profonde qui séparait, comme l’on sait, ces deux hommes, soit que ce général craignît, comme il le donna pour raison, que les Anglais ne se retranchassent là où ils étaient, ce qu’ils avaient déjà commencé de faire, et ne se rendissent par là inexpugnables, il donna l’ordre du combat malgré l’opinion de plusieurs de ses officiers, comme on vient de le dire, et entre autres de son major-général le chevalier de Montreuil, qui lui représenta qu’il n’était pas en état d’attaquer les ennemis avec des forces aussi faibles que celles qu’il avait sous la main (Documens de Paris).

Persistant dans sa résolution, il rangea ses troupes en bataille sur une seule ligne de trois hommes de profondeur, la droite sur le chemin de Ste.-Foy et la gauche sur le chemin de St.-Louis, sans corps de réserve. Les réguliers, dont les grenadiers étaient avec M. de Bougainville, formaient cette ligne. Les milices et quelques sauvages qu’il y avait furent jetés sur les deux ailes. Et sans donner le temps à ses troupes de prendre haleine, il se mit en mouvement et marcha avec une telle précipitation que sa ligne se rompit et que les