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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/210

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HISTOIRE

faisant des pertes. Le général Wolfe qui savait que la retraite était impossible s’il était battu, parcourait les rangs de son armée, animait les soldats, faisait mettre deux balles dans les fusils et ordonnait de ne tirer que lorsque les Français seraient à vingt pas d’eux. Ceux-ci qui avaient perdu toute leur consistance lorsqu’ils arrivèrent à portée des Anglais, ouvrirent irrégulièrement, et dans quelques bataillons de trop loin, un feu de pelotons qui fit peu d’effet. Ils n’attaquèrent pas moins cependant avec beaucoup de valeur ; mais en arrivant à 40 pas de leurs adversaires, ils furent reçus par un feu si meurtrier que dans le désordre où ils étaient déjà, il fut impossible de régulariser leurs mouvemens, et en peu de temps tout tomba dans la plus étrange confusion. Le général Wolfe, à la tête de son aile droite, voyant l’état des Français, jugea le moment favorable de les attaquer à son tour, et quoique déjà blessé au poignet par un tirailleur, il prit ses grenadiers pour les aborder à la bayonnette ; mais il avait à peine fait quelques pas qu’il fut atteint pour la seconde fois d’une balle qui lui traversa la poitrine. On le porta en arrière, et ses troupes dont la plupart ignorèrent sa mort jusqu’après la bataille, continuèrent toujours leur mouvement offensif et se mirent à la poursuite des Français, dont le