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HISTOIRE

nac, coupés de la mer et manquant de tout, soldats, argent, munitions de guerre et de bouche. Les deux armées anglaises qui avaient attaqué le Canada par mer et par terre ne se trouvaient plus qu’à environ 70 lieues l’une de l’autre, et prêtes à tomber sur le centre du pays le printemps suivant avec un grand accroissement de forces. Le général Amherst qui s’était avancé, comme on l’a vu plus haut, jusqu’au fort St.-Frédéric, n’avait pu pénétrer au-delà. Il laissa de fortes garnisons à Crown-Point et au fort Carillon, dont il avait relevé les ruines et changé le nom pour celui de Ticondéroga, et alla passer l’hiver à New-York, afin d’être plus à portée de communiquer avec la métropole et les différentes colonies sur le plan des opérations de la campagne prochaine.

Quant au Détroit et aux autres postes supérieurs, ils étaient, il est vrai, encore en notre pouvoir ; mais par la perte de Frontenac, ils ne devaient plus attendre de secours que de la Louisiane, qui devint dès lors leur point d’appui et la seule ligne de retraite en cas de malheur, cette province, pendant que le Canada était désolé par une guerre acharnée et cruelle, jouissant comparativement d’assez de tranquillité.