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HISTOIRE

par son avant-garde au commencement de la bataille, avait été repoussée, et les Français avaient regagné leur terrain. Ainsi le mouvement offensif du général Murray par sa droite sur le chemin de Ste.-Foy se trouvait échoué ; et sa gauche qu’il avait affaiblie pour porter de plus grandes forces sur sa droite, n’était pas encore renforcée. Le général de Lévis remarquant cela, résolut sur-le-champ d’en profiter. Il alla ordonner aux brigades de la droite d’aborder l’ennemi à la bayonnette, et de tâcher de le repousser du chemin St.-Louis sur celui de Ste.-Foy, afin de rejeter ensuite l’armée anglaise en bas du coteau Ste.-Geneviève et de lui couper la retraite sur la ville. Le colonel Poularier, à la tête de la brigade Royal-Roussillon, aborda la gauche des Anglais et la traversant de part en part, la mit complètement en fuite. Dans le même temps les troupes légères de leur droite étaient aussi mises en déroute, et les fuyards, se jetant en avant et en arrière de leur centre, interrompirent quelque temps son feu. Le général de Lévis profitant de ce désordre fit charger sa gauche, qui enfonça à son tour la droite de l’ennemi, la poussa de front devant elle, et la mit dans une déroute complète.

Alors l’on se mit partout à la poursuite ; mais le peu de distance qu’il y avait entre le