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DU CANADA

pas de l’intérêt de la Grande-Bretagne que beaucoup de ses habitans allassent s’établir en Canada, l’on devait reconnaître le droit que les Canadiens avaient de jouir de toutes celles de leurs anciennes lois qui n’étaient pas contraires aux principes du nouveau gouvernement, parce que, ajoutait-il, leurs propriétés leur étant garanties, les lois qui les définissent, les créent et les modifient doivent aussi leur être conservées, autrement leurs propriétés se réduiraient à la simple possession de ce qu’ils pourraient jouir personnellement.

Thurlow, alors procureur-général et qui a été depuis l’un des chanceliers les plus éminens de l’Angleterre, et, malgré les différens reproches qu’on lui fait, l’un de ses ministres de la justice les plus indépendans, avait la réputation d’être en politique plutôt conservateur que libéral, et plutôt hostile que favorable aux libertés des colonies. Il se montra cependant l’ami le plus généreux des Canadiens, qui n’avaient personne dans la métropole pour les défendre. Sans faire de recommandations spéciales, il invoqua en leur faveur des principes plus larges et plus humains qu’aucun autre homme d’état n’avait encore fait. S’appuyant sur cette sage philosophie qui a distingué les écrivains modernes les plus célèbres, cette philosophie qui a combattu le droit de la force