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DU CANADA

leurs prétentions, et pouvait donner le change aux catholiques. Mais ceux-ci, qui connaissaient parfaitement leur pensée secrète, exigèrent, avant toute chose, que le roi fût formellement prié d’admettre sans distinction de religion les protestans et les catholiques dans la nouvelle chambre ; sommés ainsi de se prononcer formellement, ils refusèrent d’agréer cette condition, et c’est ce refus qui fut la véritable cause pour laquelle les Canadiens, qui auraient désiré avoir un gouvernement représentatif, ne voulurent pas se joindre aux premiers auteurs de la pétition. Quelques-uns se seraient rendus cependant à leur demande ; mais les autres s’y refusèrent absolument, parce qu’ils savaient que le but des pétitionnaires était de soutenir le principe de l’exclusion des catholiques tout en se prévalant de leurs signatures pour obtenir un gouvernement libre, prévision que l’événement justifia, puisque Mazères, parlant en leur nom, s’opposa ensuite à ce qu’il y eut des catholiques dans le conseil législatif établi par l’acte de 74. Après ce refus des Canadiens et avoir inutilement demandé à la fin de 73 à M. Cramahé, lieutenant-gouverneur, la convocation des représentans du peuple, les protestans, réduits à agir seuls, envoyèrent leur pétition à leur agent à Londres, élevé depuis son retour du Canada à