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DU CANADA

nommés par le gouverneur, de décréter qu’il ne pourrait être assemblé qu’après convocation publique, de donner aux membres le droit d’introduire des bills et de voter comme ils l’entendraient, mais non celui d’imposer des taxes, et enfin de n’y admettre toujours que les protestans. Ces suggestions ne faisaient que justifier les méfiances des Canadiens.

Mais tandis que le parti protestant réclamait ainsi le sceptre du pouvoir pour lui, et l’esclavage pour les catholiques, ceux-ci ne restaient pas inactifs. Ils ne cessaient point par tous les moyens qu’ils avaient à leur disposition, de tâcher de détruire les préjugés du peuple anglais contre eux, préjugés que ses nationaux en Canada cherchaient continuellement à envenimer par leurs écrits et par leurs discours. Ils avaient aussi les yeux sur tout ce qui se passait dans les provinces voisines. Ils ne manquaient pas d’hommes capables de juger sainement de leur situation et de celle des intérêts de la métropole dans ce continent, comme le prouve le mémoire prophétique mentionné dans le discours placé en tête de cet ouvrage, et qui exposait avec une si grande force de logique la nécessité pour l’Angleterre, si elle voulait se maintenir en Canada, d’accorder aux habitans de cette contrée tous les privilèges d’hommes libres, et de favoriser