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HISTOIRE

Toutes les colonies protestèrent contre la prétention de les taxer. Si cette prétention, disaient les hommes austères du Massachusetts, d’imposer les colonies à son profit et à sa convenance venait à réussir, il en résulterait un système d’oppression qui bientôt deviendrait insupportable, car une fois établi il serait presqu’impossible de s’en délivrer, ni même de le modifier. Ils n’étaient pas représentés, ajoutaient-ils, au parlement d’Angleterre : qui empêcherait la chambre des communes de chercher à se soulager à leurs dépens du poids des impôts ? Et, du reste, en leur qualité de sujets anglais ils soutenaient qu’ils ne pouvaient être taxés que par leurs propres représentans.

Les Américains avaient d’ailleurs d’autres sujets de plainte. L’aspect d’une force militaire permanente dans leur pays les gênait beaucoup ; l’augmentation des salaires accordés aux juges leur paraissait un moyen adroit de diminuer leur indépendance ; les gouverneurs de provinces qui n’étaient plus nommés comme autrefois par les habitans, se montraient toujours disposés à prendre des mesures arbitraires. Malgré l’opposition que le projet de les taxer souleva, les résolutions de Grenville furent incorporées dans un acte que le parlement impérial passa l’année suivante