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DU CANADA

(1765) pour établir en Amérique les mêmes droits de timbre que dans la Grande-Bretagne. Franklin, agent du Massachusetts à Londres, écrivit aux colonies : « Le soleil de la liberté est passé sous l’horison, il faut que vous allumiez les flambeaux de l’industrie et de l’économie. » Les colons résolurent de ne faire aucun usage des marchandises anglaises, ce qui effraya les marchands de la métropole et les rallia aux partisans de la cause américaine. La Virginie, sous l’inspiration du célèbre patriote Patrick Henry, commença l’opposition à l’acte du timbre. Par les résolutions qu’il présenta à la chambre et qui passèrent après de longs débats, il fut déclaré que le peuple n’était pas tenu d’obéir aux lois d’impôt qui n’étaient pas votées par ses représentans, et que tout homme qui soutiendrait le contraire était l’ennemi des colonies. Dans la chaleur de la discussion, il parla avec la plus grande hardiesse. Faisant allusion au sort des tyrans : « César, dit-il, a eu son Brutus, Charles i son Cromwell, et George iii… Ici il s’arrêta au milieu des cris de trahison ! trahison !… et George iii, continua-t-il, pourra profiter de leur exemple. Si c’est là de la trahison, qu’on me le fasse voir. » Il y eut des émeutes en plusieurs endroits et surtout à Boston, où la population démolit le bureau du timbre. À