Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/361

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
360
HISTOIRE

fices pour assurer le triomphe de leur cause. Le Massachusetts donnait l’exemple, dirigé par Otis, Adam et Hancock. Il fut aisé bientôt de prévoir que ni l’Angleterre, ni l’Amérique ne céderaient rien de leurs prétentions, et que de la plume on en appellerait à l’épée. En 73 le parlement impérial passa un acte pour autoriser la compagnie des Indes orientales à importer le thé en Amérique à la charge de payer les droits imposés par l’acte de 67. Dans plusieurs provinces on força les consignataires de cette denrée à renoncer à leurs entrepôts. À Boston l’on se saisit de plusieurs des entreposeurs, et on promena dans les rues les plus rebelles, le corps enduit de goudron et couvert de plumes ; on détruisit ou l’on jeta à l’eau les cargaisons de thé de trois navires. En d’autres endroits l’on commit les mêmes désordres. Lord North, impatienté de l’audace des Bostonnais, voulut les punir. Il introduisit un bill dans la chambre des communes pour tenir leur ville rebelle comme en état de blocus : il aurait été défendu de prendre terre dans le port, d’y charger ou décharger des navires, d’y recevoir ou apporter des marchandises. Ce bill suscita une vive opposition, mais il passa. « Détruisez, détruisez, disait un de ses défenseurs, ce repaire d’insectes malfaisans. » Deux autres