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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/374

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DU CANADA

senter des adresses aux trois branches du parlement impérial, et de demander la révocation de la nouvelle loi organique. Dans celle à la chambre des communes, les pétitionnaires cherchèrent à accroître leur importance et à déprécier celle de leurs adversaires, qu’ils voulaient dominer à toute force, et prétendirent, sans même trop voiler leur but, que les 75,000 Canadiens devaient se soumettre aux lois, qu’eux, qui n’étaient que 3,000, voudraient bien trouver bonnes et convenables. Les Canadiens s’apercevaient tous les jours qu’ils avaient eu grande raison de refuser une chambre représentative composée exclusivement de protestans.

L’agitation de ce parti pour faire rapporter l’acte en question, se communiqua aux Canadiens, qui se réunirent et se prononcèrent dans le sens contraire. Il parut, à la fin de décembre, une lettre anonyme qui renfermait en peu de mots leurs sentimens sur le débat du jour, et qui fit assez de sensation pour que Mazères crût devoir la mettre sous les yeux du public d’Angleterre, et la réfuter longuement dans les deux volumes qu’il publia en 75, à l’appui des prétentions du parti qu’il représentait. Cette lettre écrite sans art, mais avec sincérité, et qui circula parmi la population canadienne fit une grande impression : « Quelques Anglais,