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HISTOIRE

y disait-on, travaillent à nous indisposer contre les derniers actes du parlement qui règlent le gouvernement de cette province. Ils déclament surtout contre l’introduction de la loi française, qu’ils vous représentent comme favorisant la tyrannie. Leurs émissaires répandent parmi les personnes peu instruites, que nous allons voir revivre les lettres de cachet ; qu’on nous enlèvera nos biens malgré nous ; qu’on nous traînera à la guerre et dans les prisons ; qu’on nous accablera d’impôts ; que la justice sera administrée d’une manière arbitraire ; que nos gouverneurs seront despotiques ; que la loi anglaise nous eût été plus avantageuse ; mais la fausseté de ces imputations ne saute-t-elle pas aux yeux ? Y a-t-il quelque connexion entre les lois françaises et les lettres de cachet, les prisons, la guerre, les impôts, le despotisme des gouverneurs ? — Sous cette loi, à la vérité, nos procès ne seront plus décidés par un corps de jurés, où président souvent l’ignorance et la partialité. Mais sera-ce un mal ? — La justice anglaise est-elle moins coûteuse ? — Aimeriez-vous que vos enfans héritassent à l’anglaise, tout à l’aîné, rien aux cadets ? — Seriez-vous bien aise qu’on vous concédât vos terres aux taux de l’Angleterre ? — Voudriez-vous payer la dîme à dixième gerbe, comme en Angleterre ? — La loi française n’est-