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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/377

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HISTOIRE

litiques et religieux. Vous pouvez vous instruire de leurs desseins en lisant les adresses qu’ils ont envoyées à Londres. Ils y représentent au roi : « Que les sujets protestans sont en assez grand nombre en cette province pour y établir une assemblée. » Ce mot nous les démasque. Une poignée d’hommes, que le commerce avantageux qu’ils ont fait avec nous vient, pour la plupart de tirer de la poussière, veulent devenir nos maîtres et vous réduire à l’esclavage le plus dur. Je le répète. Je ne parle que des Anglais du comité de Montréal et de quelques marchands de Québec, qui demandent la révocation de cet acte. Il faut que ces gens-là nous croient bien simples et bien aveugles sur nos propres intérêts, pour nous proposer de nous opposer à un acte que nous avions demandé… On parle de la levée d’un régiment canadien. On se sert de cette circonstance pour vous dire qu’on vous forcera à vous enrôler et à aller faire la guerre au loin : et, d’un bienfait qu’on a sollicité pour vous, on vous en fait un objet de terreur. Serait-ce donc un malheur pour la colonie s’il y avait un régiment canadien de quatre à cinq cents hommes, dont tous les officiers seraient Canadiens ? Cela ne rendrait-il pas à quantité de familles respectables un lustre qui rejaillirait sur toute la colonie ? On augure mal