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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/395

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HISTOIRE

zeau, partisan du congrès, leur parlait, ou leur faisait dire par ses émissaires : « C’est une guerre de frères ; après la réconciliation, vous resteriez ennemis des uns et des autres. » Mais le chevalier Johnson, un nommé Campbell et M. de Saint-Luc les travaillaient dans un sens contraire, et ils se firent surtout écouter des jeunes gens. Campbell leur prodigua les présens ; l’or fit son effet, et Johnson détermina la plupart des chefs de guerre à venir à Montréal pour prendre la hache. Ils s’obligèrent à entrer en campagne aux premières feuilles de l’année suivante, lorsque les Anglais auraient terminé les préparatifs de guerre qu’ils avaient commencés ; et c’est pendant que le gouverneur était à Montréal, en juillet, qu’y arriva le colonel Guy Johnson avec un corps d’Iroquois pour lui représenter la nécessité de mettre les sauvages en mouvement, parce que ces peuples n’étaient pas accoutumés à rester long-temps inactifs en temps d’hostilités. Il lui répondit que ses forces régulières étaient très faibles, que le pays dépendait de la milice canadienne pour sa défense, qu’il espérait être capable d’en réunir bientôt un corps assez considérable, et qu’il fallait amuser les sauvages encore, ne jugeant pas prudent de sortir de la province pour le présent.[1]

  1. Extracts from the Records of Indian Transactions under